« (...) un héritier nommé Chaland avait subtilisé les pinceaux et les gouaches des Grands Artistes - et leur papier aussi - et (...) dans l'ombre, devenu presque belge, il s'était attelé à la tâche passionnante de faire comme si. »
François Rivière dans « Souvenirs du Vingtième Siècle » - 1983
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« CHALAND. Qui est Chaland ? Ah ! ah ! déjà, la légende de ce jeune Michel-Ange caché dans sa province avec son diabolique compère CORNILLON fait tâche d'huile. Et les américains flippent sombrement à l'idée qu'une fois de plus, le génie est sortie de notre verte contrée. »
Joe Staline dans « Métal Hurlant » no 29
Mai 1978



« On ouvre lentement le livre... grande émotion... Le pelliculage craque, la colle qui tient péniblement ensemble les 48 pages de l'ouvrage émet un gémissement... Enfer ! Nous sommes trahis ! Le lettrage, là, dans les bulles, ces ignobles pattes de mouche, cette suite de crottes irrégulières, ce n'est pas du Macherot ! sacrilège insensé ! une nouvelle calligraphie empâtée et informe détériore complètement le chef-d'œuvre du maître. Oui, tous les textes ont été refaits par une espèce de manchot, mongolien de surcroît : mais pourquoi ? Grand Dieu ! pourquoi ?
Il y a des soirs où l'on se prend la tête entre les mains... On a l'impression que rien n'a vraiment plus d'importance, que la vie ne vaut pas d'être vécue. Ces soirs-là, on devient alors bigrementlucide : on perd confiance dans le genre humain. »
Yves Chaland au sujet de la réédition de « Chlorophylle contre les rats noirs »
«  Métal Hurlant » no 46 - Décembre 1979



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« Les histoires de Franquin se passent en Belgique et les flics n'y sont pas les mêmes que chez nous; l'ambiance est différente, la manière de parler. Il y avait pour moi des tas de petits détails intrigants. Modeste et Pompon, par exemple, vivaient dans un mobilier qui reflétait l'american way of life. C'était le domaine du Formica. Ça me stupéfiait, moi qui ne connaissais que le Louis-Philippe. Ça m'apportait un certain exotisme. »
Yves Chaland dans « Le Soir » - 03/03/1981



« L'éditeur, Yann Rudler, est arrivé ici un soir, très tard. Complètement beurré. La couverture devait être imprimée le lendemain et il n'avait comme document que deux mauvais bromures similis. J'allais l'envoyer cuver son bourbon sur le palier quand j'ai brusquement pensé à Gillain, le vieux maître rongé par la maladie qui ne se doutait de rien. Pour arriver à un résultat correct il fallait dans un premier temps retoucher tous les gris à la gouache, retracer les traits, etc. Après un quart d'heure de labeur stérile j'ai pris un calque et j'ai décalqué scrupuleusement le dessin de Jijé. J'en ai ensuite fait une version bichromie. A l'imprimerie il ne restait qu'un vieux stock de papier chamois. Heureuse circonstance. Le résultat fut au-delà de mes espérances. Jijé était sauf ! . »
Yves Chaland dans « P.L.G.P.P.U.R. » no 10 - Mars 1982, à propos de la couverture de « Jeunes Ailes »



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« Un des gros problèmes de notre société moderne, c'est l'apparition du scanner dans les ateliers de photogravure; maintenant, le chromiste n'existe plus. On prend l'original couleur (le bleu), on le monte sur un rouleau qui tourne très lentement, et un œil électronique analyse les couleurs et photograve point par point. Ça passe directement à l'imprimerie, qui renvoie l'original à l'auteur, afin d'éviter de comparer l'original avec le résultat imprimé (...)La technique d'autrefois était riche et complète, la gamme de couleurs offerte par le scanner est très limitée. il reste le Ben-Day; beaucoup de travail, mais ça a le mérite de boycotter le scanner. Ne serait-ce que pour cela, c'est une technique d'un intérêt appréciable. »
Yves Chaland dans « P.L.G.P.P.U.R. » no 10
Mars 1982



« Un choc. J'avais vraiment l'impression de me trouver dans un album de Franquin. Les poteaux supportant les feux de signalistation, la tête des agents de police, le décor, tout y était. J'ai été visiter l'Atomium. J'y organiserai une poursuite dans les escalier dans le prochain épisode de Bob Fish. En tous cas pas à l'endroit où il se trouve. C'est trop désert. »
Yves Chaland dans « Le Soir » 03/03/1981



« La BD se voulait créatrice, les lecteurs reconnaissaient un auteur par son style, son héros, etc. Moi j'ai déclaré d'abord : « Je n'ai pas de style ! » Dans Captivant, il y avait autant de styles qu'il y avait d'histoires. Je dessinais en noir et blanc, clair-obscur, au pinceau, à la plume, je mélangeais les techniques. Quand on me demandait : « Quel est ton style ? », je trouvais la question absolument saugrenue. Je ne voulais pas faire une carrière standard (et, d'ailleurs, je ne veux toujours pas la faire) avec un style, un personnage... ».
Yves Chaland dans « Le Collectionneur de BD » no69 - 1992



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« Mon décor est, en fait, un tissu d'inventions à partir de points de repères. J'ai réinventé Bruxelles ».
Yves Chaland dans « Le Soir » 03/03/1981



J'admire certains (anciens) dessinateurs pour leurs dessins, j'ai rarement envie d'entretenir de quelconques rapports avec eux. L'essentiel d'un auteur se trouve dans ce qu'il fait. J'entretiens par contre d'excellents rapports avec ma concièrge, certains membres de la famille, les chauffeurs de taxi, etc. »
Yves Chaland dans Slash - 1985



« Oui, je pensais à Jean Valhardi, à Jijé, à toute cette époque « années cinquante ». Ça se passait à Bruxelles, où je n'avais jamais mis les pieds. J'ai imaginé un détective avec des pantalons larges, des grands imperméables... On est très prisonnier de son époque. Les mouvements, on ne les invente pas, on les subit. J'ai l'impression d'être un bouchon sur une rivière tourmentée. »
Yves Chaland dans « Le Collectionneur de BD » no 69 -1992



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« Jamais je ne jouerai le jeu de la série avec un personnage aussi conventionnel que Spirou. Pourtant, je pense qu'il y a moyen de faire une histoire très interessante. Je travaille dessus depuis quelque temps avec Le Pennetier. Peut-être le projet verra-t-il le jour ? » .
Yves Chaland dans « Bédésup » no 36/37
- 1986



« Je l'ai crée sans trop réfléchir (...)Et comme il s'agissait d'un hommage aux vieux albums de la collection du Lombard, je l'ai appelé Freddy Lombard. Ce premier album s'appelle Le Testament de Godefroid de Bouillon car l'action se déroulait à Bouillon, en Belgique, dans les Ardennes. J'y suis allé pour me documenter. Quand je suis revenu chez moi, j'étais tellement imprégné par l'atmosphère que je n'ai pas eu besoin d'écrire un scénario. J'ai dessiné directement. Je faisais une page par jour. Á la trentième page, la fin de l'histoire est venue spontanéement. Ce fut vraiment un travail d'écriture automatique ».
Yves Chaland dans « Le Collectionneur de BD » no 69 - 1992



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« Recemment, j'ai refusé de travailler sur le personnage Malabar. Les contraintes étaient telles que j'étais pieds et poing liés. Or, il est très difficile de dessinéer dans une telle posture... LA publicité est un art de récupération : elle utilise la bande dessinée comme les différents styles picturaux, cinématographiques, littéraires ou musicaux... Elle n'invente jamais ! Par contre, elle est à l'affût et traque la modernité ».
Yves Chaland dans « Le Collectionneur de BD » no 40 -1983



« Je travaille dans la pub dans mon style BD (...). On me sollicite parce que bizarrement mon style semble adapté à des besoins. Pour les enfants, par exemple, je suis très demandé, quand il s'agit de chocolat, de hamburgers, de produits de consommation bien ciblés pour cette clientèle. Alors que mon style en BD s'adresse plutôt aux adultes et est un clin d'œil ironique. En pub, on ne réalise pas la distance qu'il y a; on utilise mon dessin au premier degré ».
Yves Chaland dans « Sapristi » no 21 - 1990



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« Il y a erreur. Ce ne sont pas les années '50. Je dessine des formes de voitures ou de vêtements que j'aime. C'est le hasard si elles rappellent les années '50. J'essaie, dans une histoire, de ne pas donner trop de détails, de ne pas faire de référence à ce que vivient les gens. Les meilleures histoires se passent dans l'imaginaire, le merveilleux. ».
Yves Chaland dans « Le Soir » - Décembre 1985



« Comme dans les Pieds Nickelés, ils ont des ennuis financiers, des problèmes très concrets. C'est un truc qui me passionne. Après-guerre (Freddy Lombard vit à cette époque) il y a eu toute une pléthore de héros dont la préoccupation n'était pas d'arrêter des bandits mais de manger. On les voyait assis sur un banc public, la chaussure trouée, c'étaitt galochard et compagnie. On sortait de la guerre, c'était normal : on n'avait pas mangé depuis cinq ans. C'est assez drôle et c'est une préoccupation saine et fondamentale : qu'est-ce qu'on va manger à midi ?(...). Ça a une portée philosophique beaucoup plus grande. Tintin n'était pas bâti autour de cette philosophie alimentaire ».
Yves Chaland dans « P.L.G.P.P.U.R. » no 10
Mars 1982



« Être dessinateur de bande dessinée, c'est d'abord être scénariste, et ensuite dessinateur. Il ne faut pas mélanger les deux.Il vaut mieux tâcher de les séparer le plus possible. L'idéal, c'est d'écrire le scénario à Blankenberge et d'aller faire ensuite le dessinateur à Paimpol ou ailleurs. Tant que l'on a pas réussi à faire une parfaite distinction entre les deux, on ne peut pas faire du bon travail.L'éditeur édite, l'imprimeur imprimele diffuseur diffuse, le libraire vend et le lecteur lit ».
Yves Chaland dans le programme du 7e Festival de BD d'Hyères -1985



« Cela a paru il y a un an, et Images n'en a toujours pas parlé : le chef-d'œuvre d'Yves Chaland Le Cimetière des Éléphants ! Et voila qu'il a commencé à publier (dans Métal Hurlant) une autre BD long métrage, églament avec son héros Freddy Lombard ! Chaland est en train de devenir un des maîtres d'un genre qu'on croyait qu'il parodiait. Son nouveau Drame s'appelle La Comète de Carthage ».
Willem dans « Libération » - 02/09/1985



« Freddy Lombard occupe tout mon temps. Aussi bizarre que cela puisse paraître, ce n'est pas vraiment de l'aventure, mais plutôt un drame psychologique. Il ne se passe rien, les héros se retrouvent seuls avec eux-mêmes. Aussi, il n'y a presque pas d'histoire ».
Yves Chaland dans le programme du 7e Festival de BD d'Hyères -1985



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« C'était un petit personnage secondaire, un gosse qui, dans mon esprit, était le véritable héros de l'histoire. Bob Fish était le héros standard et classique. Albert devait servir de repoussoir. Le héros devait sortir de la foule, contrairement à la plupart des histoires où l'on campe le héros dès la première page : noble, loyal, généreux, sauvant la veuve et l'orphelin. Pour moi, les héros, on ne doit pas les voir du premier coup. Par exemple, De Gaulle, pendant la Première Guerre mondiale, qui aurait pu deviner qu'il deviendrait un héros de la Seconde Guerre mondiale, puis de la Ve République ? Au début, Albert aurait été très anecdotique, puis je l'aurais fait monter tout doucement. Grâce à sa cruauté, sa lâcheté, il serait parvenu au statut de héros. »
Yves Chaland dans « Le Collectionneur de BD » no 69 -1992



« Autre création d'Yves Chaland : Le jeune Albert, qui vit de courtes histoires imbéciles dont l'écho métaphysique ne tardera sans doute pas à nous parvenir ».
« Lire » - 30/05/1985



« L'idée, au début du travail sur Vacances à Budapest, était que les BD des années cinquante, genre Spirou, Tintin, etc. n'aient fait aucune allusion au drame de Budapest, l'écrasement de l'insurrection par les tanks russes. Alors que la Hongrie est à notre porte, à 400 km environ de chez nous, et la BD qui était censée parler de son époque n'avait jamais parlé de ça. C'était un sujet rêvé. Je revisitais la BD des années cinquante et je me disais que c'était l'album qui aurait dû exister à l'époque ».
Yves Chaland dans « Sapristi » no 21 - 1990



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« Vous connaissez la Belgique, ce pays un peu irreél, hors du temps où se passent parfois des choses pas très claires, et dont la moitié des habitants fait semblant de ne pas comprendre la langue de l'autre moitié. Il y a aussi une autre Belgique, pas hors du temps, celle-là, elle se situe quelque part entre 1948 et 1962.
Géographiquement, elle peut s'étendre de Budapest à Paris.
Tout y est clair et logique. La preuve qu'elle est vraie est que chacun de nous se rappelle vaguement d'y avoir mis le pied dans une jeunesse lointaine.
Cette Belgique-là est faite entièrement à la main par Yves Chaland ».
Willem dans « Libération » - avril 1990



« Yves et moi avions le même agent. Nous avons été en compétition pour ce budget. On avait parié que celui qui l'emporterait inviterait l'autre à déjeuner chez Beauvilliers à Montmartre. Chaland à gagné et il est venu, accompagné par François Avril, qui ne le quittait pas d'une semelle ».
Ted Benoit à propos de la campagne Interflora 1989 dans « Chaland et les Publicitaires »



« Quand je fais une histoire ou un dessin, je suis obligé de prévoir les réactions de mon lecteur. J'imagine donc mon public fin, intelligent, cultivé. Cela me déplairait de travailler pour les imbéciles qui ne font aucun effort et à qui il faudrait tout expliquer une première fois et puis une seconde ».
Yves Chaland dans le programme du 7e Festival de BD d'Hyères -1985



« (...)Chaland fût toujours pour moi une énigme, je ne savais jamais quand il plaisantait ou quand il disait vrai. Quand il vint me voir chez Albin Michel, où j'ai fait un court séjour, me disant qu'il voulait faire une vie des Saints en bande dessinée, je lui ai demandé si ce serait rigolo. Il m'a regardé comme on regarde un imbécile et m'a répondu « bien sûr que non, ce sera respectueux et respectable ». Ce sphynx tranquille et secret devint une espèce de gourou pour toute une bande de dessinateurs qui, au travers de ses leçons, discours et actions, évoluèrent vers la fameuse ligne claire ».
Jean-Pierre Dionnet dans « Le Journal » Serge Clerc 2008



« Il y a au demeurant un culte de Chaland, une poignée de fidèles dont l'amour se fixe sur les dérivés graphiques ou objectaux du Maître, ses sérigraphies ou ses éditions de luxe. Une sorte de merchandising haut de gamme, pour la frange, phénomène peu banal qui montre qu'un lien fétichiste peut s'établir avec des images lorsqu'elles portent mystérieusement des emblèmes. On a quand même, néanmoins, l'envie de conseiller à cette clientèle de s'intéresser à ce que raconte Chaland ; ça ne manque pas de sel ».
Bruno LECIGNE dans « Chaland Explorateur » - Avril 1990



« J'admirais beaucoup Yves Chaland. Il était drôle, cérébral, brillant avec discrétion, et se vengeait de la condition humaine sur ses chaussures, des Weston, qu'il refusait obstinément et élégamment de cirer. "Elles me durent six mois, pas plus", ricanait-il de sa voix nasale, tandis que sa pomme d'Adam montait et descendait. Il circulait dans Paris à vélo de course. Il était meublé entièrement dans le style Spirou. Ces choses sont sans importance. Il est mort à la trentaine, des suites d'un accident de la route. Yves Chaland a été un dessinateur extraordinaire, référence indiscutée pour nombre de ses confrères en BD, en illustration, en pub. Les années 50 qui l'avaient marqué étaient pour lui un coffre à jouets, pas un territoire à mettre en coupe. Il fut l'un des premiers iconoclastes à s'y frotter par goût, quand tant d'autres copieurs s'y engouffrent par manque d'imagination. L'un des seuls, ou le seul, à y instiller à la fois un graphisme éblouissant et une intelligence à la hauteur. S'il remettait en scène le caractère terriblement édulcoré et bien-pensant des bandes dessinées franco-belges de cette période, c'était pour l'exhiber, le démonter, mettre les pieds dedans. Le Jeune Albert, gamin bruxellois naïf et pervers du quartier des Marolles, dont les strips firent les beaux jours de Métal Hurlant, reste en la matière une pure perfection. La version sur papier couché d'un regard et d'un petit rire de nez qui vont beaucoup manquer ».
François LANDON dans « l'Evènement du Jeudi » - 02/08/1990



Une Chronologie
1957-1974


3 avril 1957 : naissance d'Yves Chaland à Lyon.
Sa mère, Marie-Thérèse Chapolard, est originaire de Lyon
Après des études vétérinaires à Lyon, Jean-Marie Chaland, son père, retourne à Nérac pour y installer son cabinet.
Chaland y goûte une enfance calme et provinciale, entre sa sœur aînée, Agnès, ses trois cadettes, Blandine, Odile, Claire, et son frère Paul.
Il passe tous ses étés à Baradieu, dans la propriété de ses grands-parents, en compagnie d'une ribambelle de cousins. C'est là qu'il découvre une abondante bibliothèque de bandes dessinées.
De bonnes études au lycée de Nérac l'amènent à décrocher le bac C avec mention "bien".

1975-76


Etudiant aux Beaux-Arts de Saint-Etienne, Yves rencontre les peintres Giard et Laget, ainsi que ses futurs confrères Isabelle Beaumenay-Joannet, Biard, Cornillon et Terpant. En 1976, le premier numéro de leur fanzine, L'Unité de Valeur, paraît en noir et blanc. Le second sera mis en couleurs au Ben Day, une technique artisanale à laquelle il fera souvent appel. Les 2 numéros sont réalisés à l'école d'imprimerie E. Minard.

1978


Avril : remarqué grâce à L'Unité de Valeur, Chaland et Cornillon publient leurs premières planches dans le n° 28 de Métal Hurlant. Cinq pages de 3 strips en noir et blanc : Menace à la Terre, Major Mac Douglas, L'Univers est à nous, Bit Skateboard, Jack Crobard, Le Noël de Lucia.
Mai : le travail de Chaland figure désormais à chaque sommaire du mensuel.
Juillet : l'histoire Un Cœur blessé paraît dans le trimestriel Ah Nana!, fleuron féministe des Humanoïdes Associés.

1979


Janvier : Chaland réalise la carte de vœux des Humanoïdes Associés, signe de l'intérêt croissant que lui porte Jean-Pierre Dionnet.
Février : Chaland débarque à Paris et s'installe dans un 2 pièces sous toit, rue de la Folie Méricourt. Il entre de plain-pied dans la vie professionnelle comme maquettiste de Métal Hurlant, sous la houlette de Janic Dionnet. Il occupera ce poste neuf mois, tout en travaillant la nuit à la poursuite de son œuvre personnelle. Il signe également des critiques de BD dans le cahier "magazine" de Métal. Il y dévoile sa passion pour les perles de la BD belge, une démarche inédite à l'époque en France.
Août : la publicité s'intéresse à lui. Après une première tentative pour la boisson synthétique Cool, il réalise un album géant, mettant en scène un super-héros, pour le Reader's Digest. Aidé par Isabelle Beaumenay-Joannet, il assure la mise en couleurs du premier album des aventures de Jim Cutlass de Jean Giraud.
Septembre : Spido et son Chien électrique annoncent le mariage subit d'Yves Chaland et d'Isabelle Beaumenay-Joannet.
Octobre : Captivant, le premier album de bandes dessinées signé Chaland et Cornillon, paraît aux Humanoïdes Associés. Simultanément, Yves entreprend une collaboration durable avec Bayard Presse.
Novembre : Isabelle et Yves s'installent dans un grand appartement de la rue Henri Poincarré, dans le 20e arrondissement, à l'enseigne de "Yves Chaland Graphiste d'Art et Isabelle Beaumenay Peinture de Précision". Yves quitte son poste de maquettiste à Métal Hurlant.
Il réalise, pour l'éditeur Yann Rüdler, la couverture "à l'identique" de JEUNES AILES, un Blondin et Cirage de son vieux maître Jijé.
Décembre : pour Okapi, il réalise une bande dessinée de 2 cm de hauteur intitulée Le Plouqueur dans un dossier jeux. Pour l'occasion, il est associé à Serge Clerc. Rencontré dès le début à la rédaction de Métal Hurlant, le créateur de Phil Perfect fait partie du cercle des proches. Complicité et émulation graphique nourriront leur relation. Associés à Floc'h et Ted Benoît, ils seront à la base du renouveau du Style "Ligne Claire" à l'aube des années '80. Dans la foulée, Astrapi publie deux pages jeux sur les emballages. Les publications pour enfants sont sous le charme du style Chaland.

1980


Janvier : Métal Hurlant n°47 publie les 13 planches de Bob Mémory que Philippe Manœuvre présente dans l'éditorial comme un hommage à Tillieux. C'est le début de la mise en place d'un Bruxelles parallèle, vraisemblable mais pas véridique.
Au milieu d'un volume de travaux sans cesse croissant pour Métal Hurlant, Guide de Paris, BDM-Trésors de la bande dessinée, etc..., Chaland met au point la maquette du catalogue de la librairie Temps Futurs, temple parisien de la science-fiction et de la bande dessinée tenu par Stan & Sophie Barets.
Premier voyage à Bruxelles et première rencontre avec Daniel et Didier Pasamonik, les fondateurs des Editions Magic Strip. Cette relation aura son importance dans la constitution de l'imaginaire
belge de l'auteur. Bob Fish en sera le premier bénéficiaire. Magic Strip va entamer, sur la Belgique et les Pays-Bas, un important travail de promotion en faveur de l'œuvre de Chaland.
Juin : 2 mois après les fastes de la célébration du 50e numéro de Métal, la publication de Bob Fish commence. Elle durera jusqu'à Noël.
Juillet : collaboration accrue avec Astrapi (3 pages sur le bruitage, une double page de jeux et 35 strips de John Bravo).
Un des points culminants de cette année active est la rencontre de Chaland avec Will Eisner, au cours de laquelle le jeune maître serre avec émotion la main légendaire qui a donné vie au Spirit.
Novembre : emménagement dans l'appartement de la Rue de Lyon (juste en face du 120, rue de la Gare, cher à Nestor Burma, Léo Mallet et Jacques Tardi).

1981


Janvier : parution de l'album BOB FISH. Un tirage de tête cartonné, toilé, signé et limité, qui poussera les bibliophiles à rechercher frénétiquement les éditions rares de Chaland.
Février : Chaland apparaît en slip et en chaussettes dans le n° 60 de Métal Hurlant.
Festival de Bande Dessinée de Font-Romeu. Il s'agit de son premier festival. Ces activités promotionnelles seront autant de prétextes pour peupler d'impressions et d'images son musée imaginaire. Comme pour ses personnages, l'aventure et l'exotisme se trouvent à n'importe quel coin de rue.
Juin : La vie exemplaire de Jijé réalisée avec Serge Clerc et Denis Sire rend hommage à l'un de ses inspirateurs et modèles dans Métal Hurlant n° 64
Juillet : première collaboration au Petit Journal de Télérama : deux illustrations en bichromie. Une planche en noir et blanc paraît dans le quotidien Libération (Pas de vacances pour Bob Fish). Spirou Pirate, dirigé par José-Louis Bocquet, publie une planche et demie de lui. La Fnac Forum (Paris) offre à Chaland sa première exposition d'originaux.
Août : mise en couleurs de L'Incal Lumière de Moebius & Jodorowsky. Un travail d'humilité révélateur de son inlassable désir d'apprendre.

1982


Janvier : un personnage aperçu dans Bob Fish surgit dans le n° 71 de Métal Hurlant. En une demi-planche de deux strips, le Jeune Albert fait une entrée remarquée dans le monde des héros atypiques de la BD.
Février : l'éditeur bruxellois Magic-Strip capitalise sur la vogue du cartonné-toilé en publiant sous cette forme LE TESTAMENT DE GODEFROID DE BOUILLON, première aventure de Freddy Lombard. Chaland inaugure la collection Atomium 58. Le livre est assorti d'une épingle à cravate de l'Exposition universelle 58 de Bruxelles et imprimé en bichromie.
Mars : première grande interview dans P.L.G.P.P.U.R... En prenant régulièrement ses interlocuteurs à contre-pied, il transformera ces entretiens en véritables moments de
littérature. Ils participeront au "mystère Chaland".
Avril : La Belgique aime ceux qui l'aiment. Chaland est intronisé Chevalier de l'Ordre de la Confrérie Saint Michel à l'occasion de la sortie chez Magic Strip de BOB FISH DETECTIEF, version bruxelloise de Bob Fish adaptée par Jef Kasak. Du 22 avril au 16 septembre, Spirou publie deux strips noir et blanc par semaine d'une aventure du groom rouge imaginée par Chaland, sous le titre Spirou à la recherche de Bocongo. Il se rend ensuite aux Pays-Bas où il jette les bases d'une collaboration avec l'hebdomadaire juvénile Eppo. Au cours de ce voyage, il sympathise avec Joost Swarte, l'inventeur du terme "Klare Lijn" ("Ligne Claire").
Juin : l'année reste vagabonde. Il rencontre Yann et Conrad (Les Innommables) à Marseille, visite Cassis, puis Cannes avec Biard et Cornillon, rejoint Isabelle, qui travaille sur les couleurs de Munch à Fabrègues dans la maison familiale des Beaumenay-Joannet.
Juillet : rencontre avec Franquin, un de ses maîtres à dessiner, puis avec la direction des Editions Dupuis qui envisage de lui confier la réalisation d'un album de Spirou.
Août : à la faveur de vacances à Pourret, il visite la villa gallo-romaine de Séviac. Cette visite rejaillira dans La Comète de Carthage.
Octobre : fidèle à la logique d'alternance entre des périodes de travail intense à Paris et de courtes escapades, on le retrouve à Rennes, La Baule, le Croisic, Saint Nazaire, Angers, Calais, où il essuie une phénoménale tempête, la forêt de Brocéliande, centre de la légende du Roi Arthur, Saint Malo, Angers ...
Novembre : de retour dans la capitale belge, Magic Strip le présente au très actif Atelier R (Ecole Saint-Luc) dirigé par Schuiten et Renard mais, comme à chaque séjour bruxellois, il s' éclipse pour se perdre dans le dédale de la plus fascinante bouquinerie de la ville, l'incontournable Pèle-Mêle.
Décembre : en dépit de ses voyages incessants, il trouve le temps de mettre en couleurs, avec Isabelle, Noël et l'Elaoin, un merveilleux mini-récit de Franquin. Pour Magic Strip, Chaland réalise sa première sérigraphie : Freddy Lombard. En dix ans, il donnera une vingtaine d'estampes, toutes très recherchées.

1983


Le Jeune Albert est devenu l'un des indispensables de Métal Hurlant. Sa demi-planche mensuelle, à l'avant-dernière page du magazine est un rendez-vous que les lecteurs ne rateraient pour rien au monde.
Avril : A l'occasion du 25e anniversaire de l'Exposition Universelle de Bruxelles, Magic Strip édite L'EXPO ET LE STYLE ATOME. Chaland illustre la tête de chapitre que Didier Pasamonik consacre à la bande dessinée (Sur les traces du "Style Atome").
La BD découvre la vogue des albums collectifs. Dans l'année, Chaland participe à 2 de ces entreprises : ZODIAQUE aux Humanoïdes Associés et SOUVENIRS DU XXème SIÈCLE.
Il publie, chez Magic Strip, ADOLPHUS CLAAR, recueil de quatre récits d'anticipation parus dans Astrapi.
15 août : vacances à Pourret et réunion familiale extraordinaire. Les travaux publicitaires prennent une importance croissante dans son emploi du temps, avec des clients tels que Banania, les chaussures Gepy, le Petit Robert, les jeans Loïs, etc.
pour sa réédition en album Novembre : le second numéro du bimestriel Métal Aventure publie (sous le titre Aventure africaine) Le Cimetière des Eléphants dessiné pour l'hebdo Eppo. Yves peint dans un style semi-réaliste étonnant, cinq des dix couvertures de Métal Aventure. Celles-ci sont autant de clin d'œil à sa collection d'anciens numéros de Ciné-Monde, Marie-Claire, Paris-Match...
Parallèlement, Chaland continue à investir la presse généraliste : Jill, Best, Starfix, L'Echo des Savanes, Petit Journal de Télérama. Il refuse d'être cloisonné comme illustrateur d'articles et demande à participer de manière active à la vie de ces supports.

1984


Avril : gags et profession de foi : dans le n° 10 de Rigolo, périodique comique des Humanoïdes Associés, paraît une photo de Chaland signée Jean Larivière le représentant en peintre de la Renaissance.
Mai : opération inédite dans les annales de la BD. Chaland dessine Le Retour du Major, d'après le personnage de Moebius, mini-série de trois épisodes scénarisés par Dionnet, Manœuvre et Fromental, rédacteurs en chef respectifs de Métal Hurlant, Rigolo et Métal Aventure.
Juin : LE CIMETIERE DES ELEPHANTS paraît en album (édition courante + tirage de luxe). Signatures-escapades à Montpellier, Avignon et Bordeaux.
18 juillet : soirée chez François "Tex" Avril, qui va devenir son plus proche disciple puis son ami.
Août : Chaland se rend chez Anagraphis, à Montpellier, pour surveiller la réalisation de sa sérigraphie Plein Gaz, où il explore pour la première fois l'un de ses thèmes obsessionnels : l'automobile. Il ne se contente plus des "belles images". Chaque sérigraphie doit raconter une histoire. Ce souci de créer des "tableaux narratifs" explique la singularité de sa production. A l'affût de trouvailles techniques, il hantera désormais de plus en plus les ateliers sérigraphiques. Durant l'été, il acquiert aux Puces un canapé Tecno (remember La Foire aux Gangsters,un album de Spirou et Fantasio) et un bar des années '50. Ces acquisitions marquent le début de sa "grande œuvre" de décoration intérieure.
Septembre : il accompagne Biard et Vallès à Bruxelles pour les présenter à Magic Strip, avant de se rendre à Anvers et aux Pays-Bas pour la promotion de ses livres.
Au Festival d' Hyères, Le Cimetière des Eléphants reçoit le Betty Boop de la meilleure BD de l'année. Pour fêter l'événement, il va visiter Milan.
Octobre : espérant toujours réaliser un album avec le personnage de Spirou, Chaland travaille avec Yann Le Pennetier sur le scénario de Coeurs d'Acier, qui ne deviendra jamais une BD, mais sera publié sous forme de livre illustré en 1990 chez Champaka Brussels. Les deux comparses travaillent également sur le scénario de La Comète de Carthage. Ils effectuent des repérages à Cassis.
Décembre : pour Je Bouquine, il illustre Kidnapping en teletrans, un roman de Joëlle Wintrebert

1985


Janvier : Chaland échange sept port-folios publicitaires Citroën (réalisation de prestige à laquelle il participa avec Liberatore, Margerin, Moebius et d'autres) contre une planche originale du Spirit de Will Eisner
Février : il conçoit et construit de ses mains un ingénieux meuble de rangement pour ses originaux.
Avril : le Club des Directeurs Artistiques lui décerne le prix de l'affichette non-publicitaire. Avec Yann, il achète un crabe vivant pour l'étude préliminaire de La Comète de Carthage dont la prépublication commence en juillet dans le n° 114 de Métal Hurlant.
Mai : parution du JEUNE ALBERT aux Humanoïdes Associés. Une exposition des originaux est organisée à la librairie parisienne La Marque Jaune.
Juillet : parution de La Comète de Carthage dans Métal Hurlant. Pour le mariage de sa sœur Blandine, il réalise un carton d'invitation en forme de fausse couverture de Paris-Match.
Septembre : dessin pour l'affiche du Festival d'Hyères. Le 23, naît Samantha Louise Olivia, fille d'Yves et d'Isabelle.
Octobre : réalisation des décors pour Sex machine, l'émission de Dionnet et Manœuvre dans les Enfants du Rock.

1986


Janvier : à la sortie des éditions courantes et bibliophiliques de LA COMETE DE CARTHAGE aux Humanoïdes Associés s'ajoute une importante exposition d'originaux à la Galerie Papier Gras à Genève. A cette occasion, il dessine une étiquette de vin Gamay.
Mars : première grande escapade en Afrique. Il séjourne à Mbanza N'gou N'gou (Zaïre) chez sa sœur Odile et son mari médecin. Visite de Kinshasa, Chutes de Zongo, du port de Matadi, de l'estuaire à Moanda. Il en ramènera une moisson de photos et de croquis que cet amateur d'aventures exotiques utilisera pour Cœurs d'Acier.
Magic Strip réédite LE TESTAMENT DE GODEFROID DE BOUILLON en couleurs, accompagné d'un second volume contenant un faux rapport de police rédigé par Yann et illustré par Chaland.
Mai : il dessine les plans de l'avion atomique F. 52 et visite Nuremberg.
Juillet : vacances studieuses à Pourret, Seignosse et Fabrègues (autant de points de chute familiaux). Il travaille sur le port-folio F-52 avec les sérigraphes Anagraphis. De retour à Paris, il entreprend les crayonnés de Cauchemars, un second port-folio.
Septembre : parution de F-52 aux Editions Déesse et de CAUCHEMARS chez L'Atelier. Au festival d'Hyères, Isabelle reçoit le Betty Boop de la meilleure mise en couleurs pour La Comète de Carthage.
Octobre : participation à l'opération Bennes Dessinées, en marge de la Biennale Octobre des Arts, qui confie la décoration des camions-poubelles de Lyon à 17 dessinateurs, parmi lesquels Meulen, Swarte, Avril, Clerc, Loustal, etc.. Parution de OBJECTIF PUB, la compilation de travaux publicitaire qu' Alain Lachartre publie chez Laffont/Magic Strip. Outre les nombreuses illustrations intérieures, Chaland réalise la couverture avec Floc'h. Aidé par Fromental, le duo accouche d'un gag cryptique que personne ne déchiffrera jamais (c'est la cendre tombée du porte-cigarettes de Floc'h qui a assommé le passant innocent dessiné par Chaland). Chaland livre quelques gags préhistoriques au réveille-matin, l'éphémère supplément comique du Matin de Paris.
Novembre : à la faveur de la publication par Magic Strip de BEREKE, UN KETJE DES MAROLLES, version bruxelloise du Jeune Albert par Coco van Babbelgem, la Chambre Belge des Experts en Bande Dessinée offre un costume d' Albert au Manneken-Pis et la Confrérie de l'Ordre de Saint-Michel fait Chaland Officier de l'Ordre.
Nouvelle année de travaux collectifs avec le recueil BANQUE DE FRANCE, les albums LES MERVEILLEUSES HISTOIRES DE L'ONCLE PAUL et LA BANDE À RENAUD et les livres publicitaires OPERATION SUPER 9 (Assurances Françaises) et FELIX ET LE BUS (RATP).


1987


Janvier : Yves et Isabelle signent l'acte de propriété de leur nouvel appartement parisien dont la vue porte sur un monument historique. Ils se lancent aussitôt dans les travaux d'aménagement. Gros œuvre, mobilier, finitions, aménagement d'un atelier pour chacun, tout sera fait par eux. L'appartement devient un des miroirs de l'artiste.
Février : depuis plusieurs mois, le projet de réaliser un album hors-série à l'occasion des 40 ans de Spirou est en élaboration avec Yann. Moustic Hotel renouerait avec le style graphique du Spirou des années '40. Le livre mettrait en scène la rencontre de Spirou et de Fantasio. Chaland se rend à Charleroi pour tenter de vaincre les hésitations des Editions Dupuis.
Mars : appel téléphonique de Philippe Vandooren, directeur éditorial de Dupuis, pour annoncer l'annulation définitive du projet. Un rêve d'auteur est anéanti et la BD perd un chef-d'œuvre potentiel. Le matériel réalisé en vain sera regroupé en 1993 par Champaka Brussels dans LES INACHEVÉS. Pour se consoler, il dessine la belle pochette de Chic Planète, l'album du groupe L'Affaire Louis Trio.
Mai : Réunion avec Yann à Bruxelles pour travailler le scénario de Vacances à Budapest, le prochain Freddy Lombard.
Juillet : à Fabrègues, Yves crayonne deux sérigraphies (Albert chassé du Paradis et Salon de l'auto) et entreprend les planches de Vacances à Budapest.
Août et septembre : séjours de détente à Pourret, Hyères et Porquerolles. Puis, retour à Paris pour terminer l'aménagement de l'appartement.
Octobre : exposition à la Galerie Espace BD à Bruxelles.
Dernier Trimestre : parution aux !Editions Carton des 33 strips en bichromie de JOHN BRAVO (accompagné d'une sérigraphie).
Novembre : achat d'un lustre murano pour couronner l'achèvement des travaux.

1988


Avril : voyage à Cap Skirring (Sénégal) et excursion dans les Bolongs. A son retour à Paris, il suit un stage de comptabilité. A partir de la fin de l'année, Chaland aidera certains de ses confrères à remplir leur déclaration d'impôt. Il va acquérir ainsi une réputation, pas entièrement usurpée, de conseiller fiscal de la BD. L'acquisition d'une belle édition de La Symphonie de la Peur de Gus Bofa, un illustrateur de l'entre-deux-guerres, révèle ses penchants bibliophiliques.
Mai : les Humanoïdes Associés publient la désormais habituelle double édition (courante et limitée-toilée-signée) de VACANCES A BUDAPEST. Le Jeune Albert orphelin de Métal Hurlant depuis 1987, s'offre une incursion dans Pilote et Charlie avec une planche en noir et blanc : Le Jeune Albert va à l'école.
Dans le cadre des Mystères de la Banque (Crédit Mutuel de Bretagne), nouvel album collectif, il réalise Une affaire de Cœur, une histoire en 4 planches.
Octobre : les robots peuplent cette fin d'année. Après la sérigraphie Arts Ménagers 1992 éditée par Champaka Brussels, Chaland réalise (sur un texte de François Landon) les illustrations de LES CYBERS NE SONT PAS DES HOMMES (Humanoïdes Associés). Le même mois à Bruxelles, il apparaît comme figurant dans I WANT TO GO HOME, film d'Alain Resnais dont le personnage central est un cartoonist américain.
Décembre : comme chaque année, il passe les fêtes de fin d'année à Pourret et/ou à Fabrègues. Il multiplie les voyages par train de nuit. Les wagons ayant gardé leur cachet. Photos et croquis s'accumulent. Ambiances de nuit et levé du soleil seront utilisés pour  F-52, la prochaine aventure de Freddy Lombard.

1989


Janvier : Chaland, qui connaît l'importance de la critique constructive, soumet l'ensemble des crayonnés de l'album F-52 au jugement de Floc'h. Quelques modifications notables sortiront de cet examen sans complaisance.
Avril : étude du groom pour la publicité Interflora.
Mai : retouches finales des planches de F. 52 qui seront livrées aux Humanoïdes Associés pour mise en bleu.
Juin : F. 52 s'est réalisé entre Pourret, Fabrègues et Paris. Comme à son habitude, Chaland emporte toujours du travail lorsqu'il quitte Paris.
Juillet : vacances à la plage.
Septembre : Chaland écrit un scénario de Sam Bronx et Phil Perfect pour Serge Clerc.
Octobre : F. 52, dont Yann Lepennetier cosigne le scénario, sort directement en album en octobre, sans prépublication et sans tirage de tête, preuve que les Humanos ne sont plus ce qu'ils étaient. Seule donnée immuable, un voyage à Bruxelles suit immédiatement cette publication. Il rend visite à Yann, pille le Pêle-mêle et se balade au Bois de la Cambre. De retour à Paris, il relit les grands philosophes de la Grèce Antique.
Novembre : LE TESTAMENT DE GODEFROID DE BOUILLON paraît dans une nouvelle édition en couleurs chez Magic Strip. Le tirage est accompagné d'un jeu de société conçu en collaboration avec Eric Verhoest. Réalisation de la couverture et d'un récit (Un Noël hivernal sur scénario de Charlie Schlingo) pour l'album collectif LES PIRES NOËLS paru aux Editions Delcourt. Les chaussettes allemandes Ergee s'ornent de ses dessins.
Décembre : il finit d'aménager l'atelier d'Isabelle et dessine à quatre mains avec Floc'h des vignettes à coller en face des textes de Fromental dans un petit album CINQ PIECES EN CHOCOLAT, publié pour l'inauguration du théâtre La ferme du Buisson, installé dans une ancienne chocolaterie de Marne-la-Vallée.

1990


Janvier : premières leçons de ski.
Février : dans le cadre d'un album à concevoir pour le Conseil général de Bretagne, il visite Chartres, Dinan, Dinard, Paimpol, Ploumanach.
Mars : pour le magazine Grain de Soleil, il illustre le martyre de Sainte Blandine.
Avril : CŒURS D'ACIER paraît chez Champaka Brussels. Le premier volume reprend les 44 strips de Spirou A la recherche de Bocongo. Un texte de Yann Le Pennetier, illustré de 10 images, constitue le second volume. La librairie Super Héros (Paris) organise l'Exposition Coloniale, rassemblant tous les originaux de Chaland sur ce thème. Reporter en édite le catalogue. A Nérac, Chaland entreprend ce qui sera son dernier travail, une suite d'illustrations pour La Main coupée, une histoire de Fromental.
Mai : achat d'un vélo de course Poulidor. Achat d'un second canapé et d'une seconde chaise. Tous deux de marque Tecno.
Juin : à Drouot, avec Malaise et Solution Zéro, il complète sa collection de livres illustrés par Gus Bofa. En construisant un double bureau de travail, une table lumineuse et un cartonnier, il termine l'aménagement de son atelier.

Juillet : le 18, Yves Chaland décède des suites d'un accident de la route.



Septembre : LA MAIN COUPEE paraît aux Editions Nathan.

1991


Mai : Champaka Brussels édite un coffret comprenant LE JEUNE ALBERT et LES HORREURS DE LA GUERRE. Imprimé en bichromie, il regroupe l'intégralité des gags parus dans Métal Hurlant. Un recueil de dessins, intitulé ABSENCES. Exposition à la Galerie Sans Titre à Bruxelles.


1995


Novembre : parution, chez Champaka Brussels, du beau livre Chaland, communément appelé Trésors graphiques, qui reprend le meilleur de son travail d'illustrateur

2000


Juin : inauguration de la fresque murale Le Jeune Albert, rue des Alexiens, à Bruxelles, à quelques pas des locaux de Magic Strip (Place Rouppe) et du quartier des Marolles, lieu des gags du Jeune Albert.
Novembre : parution d'un second beau livre chez Champaka Brussels dédié aux travaux de communication publicitaire. Il s'articule en 3 parties : enfance, adolescence et vie de famille.

2001


Janvier : grande exposition rétrospective Chaland au Salon de la bande dessinée d'Angoulême

2008


Septembre : Hommage de la ville de Nérac à l'un de ses enfants.
Parution de Portrait de l'artiste par ses amis chez Champaka Brussels

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